Botox et Viagra vendus par la même boutique après fusion pharmaceutique. Ainsi, tenseurs de rides et de quéquettes en doublette s'évertueront à freiner la caducité de nos élans au fil des ans fatalement moins toniques, moins esthétiques.

Qu'est-c' qu'on attend pour être odieux ?
Qu'est-c' qu'on attend pour fair' la tête ?
Y a des sornettes
Tant qu'on en veut
Y a des crétins, des roug's, des blancs, des bleus,
Les nazillons s'en vont par deux
Et le satrape met ses claquettes,
Les Lepenettes
Font des envieux,
Qu'est-c' qu'on attend
Qu'est-c' qu'on attend
Qu'est-c' qu'on attend pour être odieux ?

...

Des années que Christian Dotremont, poète, frétille pour Bente en vain. Sept ans depuis le coup de foudre d’avril 1951 à Copenhague qu’il attend le dégel de l’aimée. Mais implacablement, la froidure fige le corps de Bente rebelle au plaisir. Désespéré, Dotremont fuit et un jour de mars 1958 voit le poète échouer à Mallemort en Provence. Dotremont affronte là ses premiers pastis dans le décor tout formica du café du Commerce. L’ivresse livresque, spécialité du poète alimente depuis longtemps sa soif de comprendre le front froid féminin : "excitabilité difficile du centre réflexe avec constitution neuro-pathologique". Pour Bente, Dotremont pense mettre le doigt à l'endroit où ça ne va pas. Après fermeture, Marie la serveuse ajoutera le poète à sa collection d’épaves en rade. Son petit pavillon sur la route de Charleval est ouvertement de complaisance pour les perdus de l’amour qu’elle requinque à corps éperdu. Une thérapie-choc néanmoins sans lendemain : ses amants, hommes trop cabossés, se noyant dans le mal-vivre.

Dotremont meurt le 20 août 1979, le jour même où de sa terre danoise Bente lui écrit une fois encore sur le thème "tristesse de mon sort, froideur de mon corps".

Fin de garbure : on compte ému les os de canard nus, reliquat dévêtu d'un bien-être suspendu. Bientôt, en écho, chou vert et navets transcendés s'inviteront en exubérante flatuosité... Félicité.

Dans l'actualité, on parle à satiété des perturbateurs endoctrinés facteurs de fondamentalisme cancereux aux métastases mondialisées.

La scie sauteuse cherchant la carotide avait sursauté au droit de l'os hyoïde. Auriez-vous idée vous, au cas où, d'ainsi vous trucider ? Ali oui, chez lui à Drancy. Même que s'étant trompé de lame, il est retourné au magasin pour une spéciale “matériaux durs”. Un bricodrame : Fatiha, sa fille, l’avait trouvé à demi décapité. Sur la table de la cuisine une enveloppe imprimée d’un lion dressé.

En son temps, on était allé chercher le père d’Ali à Agadir pour habiller à la chaîne d’élégantes DS. Aujourd’hui, pour Ali, des emplettes chez Leroy Merlin et puis plus rien. Le licenciement économique qu'il n’a pas supporté, d’aucuns l’ont décidé depuis les rives helvètes dorées de leur exil défiscalisé.

Lors de ce dîner chez l'avocat Moreau, entre quiche à l'oseille et financière de veau, les convives allaient constater qu'ils avaient tous fait leur nid dans l'extraterritorialité, tous fait le même pied de nez à la fiscalité. Ils seront intarissables sur les avantages respectifs de leurs abris à fric : Singapour pour le docteur Maleur, les Seychelles pour les époux Rondel, Mademoiselle Vison, héritière à répétition bénissant Jersey pour sa discrétion. La promotion des planques à pognon libérait une si grande passion que le maître de maison tentera une diversion évoquant sa collection de papillons... en vain. Les attablés survoltés s'affrontant dans des prêches enflammés sur les bonnes raisons de tricher.

Une que tout ce ramdam n'amuse pas, c'est la cuisinière Fatima convoquée à tout bout de champ par un tintement de clochette trop insistant. D'ailleurs, c'est à chaque fois pareil quand Monsieur invite sa clique aux repas aux chandelles. "Vai te foder !"... pour de bon elle laissera son office en plein service.

Assemblée tétanisée à la découpe du framboisier : une génoise truffée de têtes de sardines "bouche bée"... comme effarées de tant d'effervescente cupidité. Farceuse Fatima.

Salvatore Tarantino est brocanteur à Verviers et fan de Napoleon 1^er . Il s'est fait tailler une redingote à l'identique de celle de l'Ogre troquée contre du mobilier "estropié" : une commode pas commode car manquant d'un pied. La couturière Solange, victime de ce mauvais marché, aura beau réclamer, l'homme sous le bicorne est habité. Il mènera une campagne de cent jours dans la cité pour la dénigrer au prétexte du manteau mal taillé. Voyant un à un ses clients l'abandonner, les plombs de Solange finissent par péter au point d'être internée à l'Hôpital Psychiatrique du Beau Vallon où elle ravaude Jules-César, reprise Onassis, rapièce le Dalaï Lama...

Aujourd'hui en une Libé a titré : "Hollande braque les ouvriers". Mais après les avoir abandonnés que peut-il leur dérober de plus que leur dignité ?

Dimanche au salon de la femme musulmane, les imams adeptes de la barbe à papa discutaient sur le thème "Faut-il battre sa femme ou pas ?" quand les Femen, amazones aux tétons dévoilés, ont déboulé. Panique coranique du "clergé" chahuté qui ne savait plus à quel sein se vouer.